- pirater
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1 ♦ V. intr. Se livrer à la piraterie.2 ♦ V. tr. Reproduire (une œuvre) sans payer de droits d'auteur. Pirater un disque, un logiciel.♢ Voler. Se faire pirater ses idées.piraterv.d1./d v. intr. Se livrer à la piraterie; agir en pirate.d2./d v. tr. Se livrer au piratage de. Pirater un logiciel.⇒PIRATER, verbeA. —Empl. intrans. Exercer le brigandage sur les mers ou le long des côtes. Ces Mores sont en paix dans leurs propres îles; mais ils expédient des bâtimens pour pirater sur les côtes de celle de Luçon (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.357).B. —Empl. trans., p.ext.1. S'emparer par la force et de manière illégitime de biens d'autrui ou de personnes. Un quadrille d'Hervé commençait, une musique au poivre rouge, propre à vous faire pirater des femmes (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.232). On vous a piraté, monsieur, on s'est partagé vos dépouilles (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1379).2. P. anal. S'accaparer une production intellectuelle ou artistique pour en faire son profit. Pirater une idée. Quelqu'un a dit que de prendre sur les anciens, c'était pirater au delà de la ligne; mais que de piller les modernes, c'était filouter au coin des rues (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p.68). À mes propres oreilles ma voix résonnait comme une étrangère, un ange filou me piratait mes pensées jusque dans ma tête (SARTRE, Mots, 1964, p.170).— Au part. passé à valeur adj. Avion piraté; cassette piratée; oeuvre piratée. Il y avait en France assez de gens parlant le castillan pour lire Don Quichotte dans le texte (ce que semblent prouver les éditions piratées imprimées à Bruxelles) (Civilis. écr., 1939, p.30-5).REM. Piratage, subst. masc. Action de s'accaparer une production artistique ou intellectuelle pour en faire son profit. Une armée d'avocats venait d'obtenir une injonction sur deux posters et une statuette illicites d'Elvis (Presley), le fantôme du chanteur-roi était l'objet de «piratages» innombrables (Le Point, 20 août 1979, p.62, col. 2).Prononc. et Orth.:[
], (il) pirate [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Intrans. av. 1630 «exercer l'activité de pirate» (D'AUBIGNÉ, Hist. univ., VII, IV, éd. A. de Ruble, t.4, p.204); 2. trans. 1783 (MERCIER, Tabl. de Paris, t.4, 198: Les ouvriers en bâtiments sont plus rusés et encore plus heureux que les procureurs dans ce qu'ils piratent). Dér. de pirate; dés. -er.
pirater [piʀate] v.ÉTYM. Fin XVIe; de pirate.❖———I V. intr. Se livrer au brigandage sur mer, à la piraterie.———II V. tr.1 (XVIIe). Voler en commettant des plagiats. — Spécialt. Reproduire (un ouvrage de l'esprit, une production artistique) et le, la vendre sans payer de droits. || Pirater un concert. — Au p. p. || Édition piratée.3 Voler (qqch.).0 Tu as tout piraté dans leur petit marché aux puces.René Fallet, Y a-t-il un docteur dans la salle ?, p. 185.——————piraté, ée p. p. adj.♦ || Disque piraté. — Détenu ou contrôlé par un pirate de l'air. || Avion piraté. ⇒ Détourné. || « Air France a demandé à l'un de ses premiers commandants de bord “piratés” de mettre au point des consignes à appliquer en cas de détournement » (l'Express, 24 oct. 1977, p. 123).❖DÉR. Piratage.
Encyclopédie Universelle. 2012.